Une lettre préoccupante

Après avoir laissé ses amis et les deux françaises à la bibliothèque, Pégasia avait emprunté les couloirs qui menaient au bureau de la directrice, le professeur Donnel. Cette femme décidée, aux yeux froid et à la volonté d'acier saurait certainement ce qu'il fallait faire. Comme la jeune fille arrivait à l'entrée du bureai de la directrice, elle manqua se heurter à celle-ci.
"Excusez-moi, professeur, je...j'étais distraite.

Maryssa G. Donnel, dont le premier mouvement avait été de rabrouer la jeune fille, se ravisa en voyant son expression soucieuse.
- Hé bien, où est passé votre légendaire sourire, Miss Malefoy ?
- Madame la directrice, je dois vous parler, c'est très important...
- Bon... Entre et assieds-toi. J'ai une ou deux affaires à régler, puis je reviens. Ça ira ?
- Oui, merci..."

Pégasia regarda Maryssa Donnel s'éloigna, puis pénétra dans le bureau. Parmi les innombrables portraits des directeurs précédents, tous ensommeillés, l'un d'eux - barbe argentée, prunelles bleues s'ouvrant sur une intelligence et une sagesse inondables derrière ses lunettes - ouvrit un oeil et la regarda d'un air intéressé, avant de se rendormir. Il s'agissait, se souvint Pégasia, d'Albus Dumbledore, l'un des plus grands, sinon le plus réputé, dirigeant de Poudlard.
Elle s'assit, embrassa du regard les objets hétéroclites à l'usage mystérieux qui ne manquaient pas d'attirer l'attention, puis déplia la lettre qui l'avait poussée à venir ici et la relut avec attention, une ride soucieuse lui barrant le front...

Pegasia,

Vous nous avez déçu sur bien des points, votre père et moi, votre entrée dans la maison des Gryffondor venant en tête de liste, bien entendu. Cependant, vous êtes malgré tout une Malefoy et le seul enfant que nous aurons jamais... Aussi tenons-nous à ce que vous ne perdiez pas sottement la vie.
Oui, vous avez bien lu. Et oui, cette remarque a un sens, quoi que vous en pensiez à la lecture de ces lignes. Il va se produire cette année des évènements inabituels au collège Poudlard, des évènements qui mettront en péril certains élèves plus que d'autres. Je ne puis en dire davantage : votre maudit caractère, si peu en adéquation avec les valeurs de notre famille, ne me permet pas de vous révéler des choses que vous vous empresseriez de rapporter. Cependant, je puis vous donner un précieux conseil : prenez vos distances avec le fils Potter et les autres idiots en son genre, et vous ne devriez pas être menacée.L'idéal serait que vous contractiez des amitiés avec les enfants de certaines familles, mais il est exclu que je les nomme ici, puisque l'on ne peut absolument pas vous faire confiance.

Quoi qu'il en soit, vous voilà prévenue. Suivez mes conseils ou non, mais si vous choisissez d'ignorer mes avertissements, vous n'êtes plus ma fille, et il est inutile que vous vous présentiez devant moi de nouveau si vous survivez.

Pearl R. Malefoy